Commune d'Hermillon
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Maurice Eloud, la rafle

Monsieur Eloud pouvez vous nous préciser les circonstances de votre passage à la clandestinité ?
Nous avions organisé un petit bal, et à la fin , au moment de se séparer un camarade propose de faire une quête en disant, « on va faire de l'argent pour donner aux maquisards ». Nous n'y avions pas porté attention mais il y avait deux fillettes dans la salle. La plus âgée des deux ne devait pas avoir plus de 14 ans.

Vous voulez dire que c'est une fillette de 14 ans qui vous a dénoncés aux aux troupes d'occupation ?
Non , elle semblait bien innocente, mais sa mère travaillait avec les Allemands à la caserne Curial. Nous pensons qu'elle avait du faire connaissance avec des Allemands. Elle a dit à des Allemands : "Tiens il y a des gars qui s'occupent de ramasser de l'argent pour le Maquis."
Huit jours après le camarade est arrêté. Là, un copain vient vers moi et me dit " Max est en train de se faire ramasser par la Gestapo ». En fait, la Gestapo était déjà dans son bureau au dépôt ferroviaire.

Comment avez vous réagi ?
Nous nous sommes mis immédiatement à sa recherche, je l'ai trouvé, et lui ai dit : "Arrête-là! On monte chez toi, on fout tous les papiers en l'air". Nous avons alors déblayé complètement sa chambre. Mais, il a commis une faute, il est redescendu au dépôt, chercher son manteau, un vieux manteau, sans aucune valeur. Voilà comment le pauvre Max c'est fait prendre, et embarqué. Pendant huit jours, il a été interrogé ....interrogé, enfin c'est plutôt ce que nous pourrions appeller de la boxe.

Comment avez vous échappé à la rafle?
Notre chef de groupe franc, qui nous a dit : "Foutez le camp! C'est le moment".
Nous nous sommes mis à l'abri à la Féclaz, et lorsque que l'on avait besoin de nous, on nous appellait, nous descendions alors à Chambéry. C'est pendant cette période à la Féclaz qu'a eu lieu la rafle du dépôt. Et quelle rafle, ce n'est pas moins que dix sept partisans qui ont été interpellés et arrêtés. Que vouliez -vous que nous fassions ? Nous ne pouvions rien faire, le dépôt était encerclé par la Gestapo. Quelques temps après, j'ai rencontré un chef qui m'a dit : "ça va mal pour toi, il faut que tu foutes le camp".

Et où êtes vous allé pour leur échapper ? Comment subsistiez vous ?
J'ai pris de la distance, de Chambéry je me suis retrouvé à Gap. Connaissez vous le barrage du Sautet?
A l'époque, le Sautet était libre, les Allemands faisaient travailler là, un régiment de tirailleurs algériens qui avait étés fait prisonniers. Ils ne voulaient pas les garder en Allemagne, aussi les avaient ils ramenés en France en disant aux Français : "Débrouillez-vous avec eux ".
Les tirailleurs creusaient un tunnel de 7 km, pour relier le barrage du Sautet et la chute de Cordéac. A proximité une entreprise employait les résistants pour leur apporter une couverture, et les faire travailler. C'était très important pour nous car nous n'avions rien, pas d'argent, . Ces entreprises qui prenaient des résistant, qui nous camouflaient , nous les appelions « la bricole ».La cantine se situait directement à côté. C'est là, que nous pouvions nous nourrir avec le peu d'agent que nous récoltions dans notre travail clandestin.