Commune d'Hermillon
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Louis Petraz

Que pensez-vous de cette journée ?
Je trouve que c'est exceptionnel que l'USEP, avec l'Office National des Anciens Combattants (ONAC) ait organisé cette rencontre dans un village qui a été très massacré par les Allemands, de retrouver quelques anciens résistants dont je suis, avec toute cette jeunesse, cette belle jeunesse de France. On ne les fait pas assez voir, je vous félicite de parler d'eux sur Internet.

Quels ont été votre grade et votre rôle pendant la guerre?
Je m'appelle Louis Pétraz et je suis né le 13 avril 1917 à La Ravoire, à côté de Chambéry.
Je suis le sixième d'une famille nombreuse et mes parents étaient de petits agriculteurs. Mon père était un grand mutilé de la guerre 14-18, donc j'ai vécu dans une famille où on savait ce que c'était que l'honneur et la France.
J'ai fait des études primaires et secondaires. Ensuite, comme j'étais pupille de la Nation, je suis employé à l'Office Départemental des Pupilles de la Nation, puis à la Préfecture de Savoie.
J'ai fait mon service militaire en 1937, après avoir travaillé dès l'âge de 17 ans à l'Office dont le Directeur départemental actuel s'appelle M. Bertault et qui, aujourd'hui, est l'un des organisateurs.
J'ai été mobilisé au 13 ème Bataillon des Chasseurs Alpins où j'ai fait mon service militaire. A la déclaration de la Guerre, j'étais avec le 13 ème BCA à Lanslebourg, c'est-à-dire au fond de la Vallée de la Maurienne.

Comment vous êtes vous retrouvé en Norvège ?
Nous devions initialement partir en Finlande. Or la Finlande ayant fait la paix avec la Russie, nous sommes partis avec le 13 ème BCA, 5 ème demi-brigade de chasseurs appelée la brigade de haute-montagne avec le général Bétouard. Nous avons embarqué pour la Norv ège avec pour mission de couper la route du fer.

Pourquoi était-ce si important de couper cette voie ?
Il fallait couper la route du fer qui partait de Finlande, en passant par Narvick, pour venir en Allemagne qui avait besoin de beaucoup de minerai de fer pour faire ses canons, son armement et tout le matériel de guerre. Il fallait couper ce ravitaillement qui était tr ès important pour les Allemands. Malheureusement, ils sont arrivés avant nous en Norvège. On n'a pas progressé en Norvège parce que les Allemands ont occupé le Nord de la France et l'on est revenu dans la Somme, où l'on a été battu par les Allemands. J'ai été fait prisonnier dans le Nord de la Normandie avec un certain nombre de camarades. J'ai eu la chance d'être ni tué, ni blessé et avec les prisonniers je suis parti en direction de l'Allemagne.

Vous avez donc fini la guerre dans un camp en Allemagne !
Comme je ne voulais pas aller en Allemagne parce que je refusais de travailler pour l'effort de guerre allemand, j'ai réussi, ça serait trop long à expliquer, à m'évader, à revenir en France, à passer la ligne de démarcation, et à revenir à Chambéry au début de 1941. Là je suis retourné travailler à la Préfecture de Savoie, jusqu'à ma nomination en 1972 comme Sous-Préfet.

Merci pour toutes vos explications, nous comptons sur vous pour nous expliquer votre évasion une prochaine fois. Merci pour votre action