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L'épopée de Robert POYET :

M. Robert POYET de la section de l'ANAC, est un héros de la guerre de Norvège. En effet, né en 1915 à Chambéry, place Grenette, au quartier de Maché, il s'engage à 18 ans et rejoint le 32ème Bataillon du Génie à Hussein Dey.

En 1939, à la tête d'une section de frontaliers, le Sergent POYET mine les vallées des Drances (près de Martigny) et le Col d'Abondance à la frontière Suisse.

Le 9 avril 1940, les troupes du Reich envahissent les ports de Norvège. Il est volontaire pour le corps expéditionnaire de Scandinavie. Le 13 avril, avec sa section du Génie et le 13ème Bataillon, il embarque à Brest sur le "Ville d'Oran" à destination de Namsos (Norvège).

Le 19 avril, arrivé à l'entrée du fleuve Namsen, le Fjord qui conduit à Namsos, le paquebot est pris sous les bombes de l'aviation nazie, mais il remonte le fleuve sur 45km.

L'armée allemande, soutenue par la Luftwaffe, remonte inexorablement vers le Nord de la Norvège. Le Bataillon de Savoie, comme toute la demi brigade est doté de skis et s'apprête à tenir la région de Bangsund. Trois cargos de matériel sont débarqués dans cette ville, mais celui-çi est aussitôt détruit par les avions à croix gammée.

pont de bangsund
Le 28 avril, le Gouvernement britannique décide de rembarquer. Robert POYET reçoit l'ordre de faire sauter le pont de Bangsund afin de ralentir l'avancée de la Wermacht. Mais comment miner un pont de 100 m de long sans matériel ? C'est la situation dans laquelle le soldat français est le plus efficace. La Section POYET réquisitionne des camionnettes, des outils, des madriers dans une scierie, et 350 kg de dynamite dans une carrière.Après deux jours, le feu d'artifice est prêt. Les dernières troupes passent le pont, et Robert POYET craque l'allumette. C'est une pluie de béton et de féraille qui s'abat entre les sapeurs et les Allemands. Mission accomplie pour la Section POYET.

De retour à Brest, Robert POYET est chargé de miner le pont de Plougastel, puis il embarque à bord du "Meknès", le dernier bateau à quitter Brest, et rejoint l'Angleterre.

Le 17 septembre 1940, Robert POYET part à bort du paquebot Westerniand, au sein de la Brigade d'Orient qui rejoint le Cameroun, et le général Leclerc.

En juin 1941, la brigade est en Syrie, au Liban puis en Egypte, où elle devient 1a 1e division Française Libre (1e DFL) avec le général Koenig.

Le 26 mai 1942, l'Afrika Korps du Général Rommel attaque la 1e DFL, installé à Bir Hakein, avec deux divisions de panzers, une division de panzers, une division italienne, quatorze batterie d'artillerie, et des centaines de bombardiers. "C'était l'enfer comme à Verdun" dit Robert POYET.

Les français tiennent pendant 15 jours, ce qui permet à l'armée britannique de se réorganiser.

Le 11 juin 1942, à El Alamein, l'armée franco-britannique barre aux allemands la route de l'Egypte. "J'étais alors sous lieutenant avec le général Massu", raconte Robert POYET.

Le 28 janvier 1943, à Tripoli (Libye), l'armée LECLERC fait la jonction avec la 8e Armée Britannique de MONTGOMERY, et on libère la Tunisie, "Nous sommes entrés dans Tunis le 10 mai 1943".

En Tripolitaine, LECLERC forme sa deuxième Division Blindée (2e DB), qui reçoit une formation intensive de 6 mois au Maroc et de 2 mois en Angleterre.

Le 31 juillet, 1944, la 2e DB débarque à Utah Beach.

La 2e DB a pratiqué l'amalgame, intégrant dans ses rangs des soldats d'origines différentes(républicains espagnols, arabes, pieds noirs, FFI) avec un objectif commun : "faire flotter le drapeau Français sur Paris et sur Strasbourg".

Les 12 et 13 août 1944, on libère Alençon, Carouge, Ecouché. Les 23 et 24 août 1944 Paris.

A l'automne, c'est l'Est de la France et Strasbourg.

Le 23 novembre on franchit le Rhin, on se bat en Allemagne, en Autriche, et on arrive au "Nid d'aigle" d'Hitler à Berchtestagen le 3 mai 1945.

Cinq jours plus tard, l'Allemagne capitule.

La Guerre terminée, Robert POYET entre au Ministère des Travaux Publics qui deviendra le ministère de l'Equipement et il y devient ingénieur en chef.

A sa retraite, il revient à Chambéry et adhère aussitôt à l'Association des anciens combattants de l'Equipement.

A 92 ans, il n'oublie rien de ces 65 ans d'Histoire, et nous le remercions chaleureusement pour son témoignage.

d'après un texte de Charles TURINAZ et Yves CHAPOZ